A moron NB health care worker traveled to Quebec, back to NB, saw lots of patients...new covid-19 cases in the Cambelton (sp?) area (region 5) as of today. That will NOT help open the borders anytime soon. Moron is the nicest thing I can think of to say about that person.
Gary
Gary , One of our Air Traffic Controllers ,Pierre Gaumond , took time off to help in a long term care centre He's not the only one but is staying at it long term . Pierre's pretty tough but this experience has really shaken him up .
IMHO no health care worker deserves the nickname of Moron .It's the morons in charge that deserve that . Our Canadian Army has been helping out as well and they opened the can of worms that shows what all 3 of our gov'ts let happen ! they ( the Army medics) deserve a big round of applause
Here's what Pierre had to say .It's in French but it won't take you long to get the jist of it
CHSLD
L’expérience en CHSLD est éprouvante, pas tant au niveau physique qu'au niveau émotionnel. Ce que j’ai vu et eu à faire est entré directement en conflit avec les valeurs qu'on m'a inculquées toute ma vie.
J’ai vu des employés très attentifs, aidants, humains et dévoués, mais j’ai également été témoin de situations inacceptables, comme par exemple, des culottes d’incontinence souillées changées, en soirée, sans que le bénéficiaire ne soit lavé. J'ai eu beau m'objecter, on m'a répondu que le préposé du lendemain s'en chargera.
Je me suis retrouvé seul, à plusieurs occasions et pendant de longues minutes, à prendre soins de bénéficiaires qui n’ont plus de capacité cognitive. On s'entend que ce n'est pas le cours de 4 heures que j'ai suivi qui m'a donné les compétences pour effectuer ce travail. Bien entendu, j'ai agi avec logique et gros bon sens, et tenté de prendre soin de la personne devant moi du mieux que j'ai pu. Dieu merci rien de négatif n'est arrivé, mais vous pouvez imaginer la pression ressentie... s'il fallait que je blesse une personne par ignorance ou manque d'expérience...
J’ai assisté un préposé à laver une bénéficiaire (ils ont normalement deux bains par semaine et les autres jours, ils sont lavés à la débarbouillette). La dame en question refusait de se déshabiller et de se faire laver par deux hommes. Elle crie, hurle sa vie pour ne pas qu’on la touche. Le préposé lui enlève quand même sa jaquette. La dame cache ses parties intimes et se débat. Le préposé l’immobilise avec force en lui prenant les poignets, lui lève les bras et m’ordonne de lui laver le torse. Elle nous hurle "si vous voulez abuser de moi faites-le". Le préposé insère ensuite sa jambe entre les jambes de la bénéficiaire et force l’ouverture. Il me regarde et me dit "lave-la là"... Je suis incroyablement mal à l'aise mais le préposé a 20 ans d'expérience alors qui suis-je, moi avec mes 5 quarts de travail, pour le mettre en doute... J'ai obtempéré tout en ayant l'impression de commettre une agression sexuelle.
J'étais complètement à l'envers. Je suis reparti à la maison à la fin de mon shift de peine et de misère. Incapable de me me concentrer, épuisé, je n’ai plus d’appétit, j’ai mal à la tête. J’ai dormi 12 heures et me suis réveillé aussi mal en point. Je ne sais pas trop ce que j'ai alors j'ai appelé au 811 et on m’indique que c’est possible que ce soit la Covid. On me donne rendez-vous dans les 12 heures suivants pour me tester. J'ai les résultats 48 heures plus tard: négatif.
Entre-temps, on s'entend qu'à la maison les choses sont difficiles. Non seulement, l'anxiété de savoir si j'ai été infecté mais je finis par réaliser que ce qui s'est passé lors de mon dernier quart de travail a eu un impact profond sur moi et mon humeur. Ma blonde m'aide à mettre le doigt sur le bobo... j'ai vécu un trauma de valeur. Je ne peux assimiler qu'on traite nos aînés de cette façon et que j'y ai contribué même si j'allais à l'encontre de qui je suis.
Je suis chanceux, j'ai pu faire appel à des ressources en santé mentale quasi immédiatement de la part de mon employeur habituel. NAV Canada est un chef de fil en ce qui a trait à la santé mentale de ses employés, même de ceux qui vont aider dans le système de santé pendant leurs vacances . J'ai eu des discussions avec des experts en trauma qui m'ont permis de faire la lumière sur ce qui c'était passé et qui m'ont conseillé de demander de changer de département si c'était possible.
Je dois m’avouer que ma santé mentale en arrache. On envoie nos parents en CHSLD, on les oublie, on ne va pas les visiter, on demande à un étranger d’en prendre soin et ça fait notre affaire...
Les CHSLD manquent cruellement de personnel et ce n'est pas tous les employés qui ont la vocation. Comme partout, il y a des gens qui font un travail extraordinaire mais il y en a aussi qui, comme ailleurs, botchent leur travail. Et malheureusement, dans mon cas, le souvenir impérissable que j'aurai ne sera pas nécessairement tous ces gens dévoués mais un ou deux incompétents qui, selon mes valeurs à moi, ont maltraité des personnes vulnérables sans réfléchir deux minutes. Je dois pour ma part, gérer le fait qu'ils ont agi ainsi devant moi, sans que je mette mon pied à terre pour les arrêter et leur dire: laisse faire, je vais m'en occuper et ça prendra le temps que ça prendra mais je vais respecter ces gens dans les traitements que je leur administrerai.
Vous me connaissez tous, je ne suis pas le genre de personne qui a la langue dans la poche mais cette fois-ci, j'ai complètement figé! J'ai laissé ce que je percevais comme mon inexpérience m'arrêter alors que tout mon être me criait que ce qui se passait n'était vraiment pas correct.... mais plus jamais!